Traduction : Bernard Hoepffner
_
[|PREMIÈRE PARTIE|]
NACO
[|Chapitre 1|]
La coupure avec le passé s’opérait contre très peu d’indemnités. Nous n’avions pas grandi, de sorte que le choc de la séparation ressemblait au moment où l’on quitte la famille ; redevenus des enfants, tous les plans que nous avions soigneusement préparés paraissaient idiots. Le mien avait été de retourner à Chicago. J’avais même mon billet. Mais je me le fis rembourser, j’avais besoin de rester un peu (…)
Site traitant de la traduction en général, et de travaux de Bernard Hœpffner en particulier
Articles les plus récents
-
La Femme qui échappa à la honte (Toby Olson) Extrait
13 janvier 2010, par Bernard Hoepffner -
La Boîte Blonde (Toby Olson) : Extrait
13 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
_
[|Handsfree-1949|]
Le vieux chnoque agita la carte du trésor au-dessus de sa tête, « Dernière chance », et Handsfree observa l’homme cossu descendre de son tabouret et passer entre les tables. Il était vingt-deux heures et il ne voyait plus que très indistinctement le cow-boy, le chatoiement de sa silhouette sous un auvent à travers les traînées de pluie sur la vitre. L’homme cossu avait relevé son col à la porte, et quelques autres clients dans le (…) -
Red le démon (Gilbert Sorrentino) : Chapitres 28 & 35
12 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
_
[|Vingt-huit|] Tout ce qui met en péril la sérénité précaire de Mémé finit toujours par être de la faute de Red, cette godiche, ce mécréant, cet ingrat : lui avec qui toute indulgence est perte de temps, lui qui est pourri jusqu’au trognon. Quand l’œuf à la coque que Mémé s’est préparé est trop mou ou gluant, elle frappe Red avec tant de force qu’il en chie dans sa culotte. Quand le corset de Mémé l’empêche de bien respirer, elle calotte Red sur la (…) -
Steelwork (Gilbert Sorrentino) : Extraits
12 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
_
[/1945/]
[|KOKO|] KoKo. Qu’est-ce que cela voulait dire ? Gibby et Donnie G, assis dans la chambre de Donnie, l’écoutaient pour la quatrième fois. On taillait et déchiquetait des morceaux entiers de leur monde, impitoyablement. De grands coups de vent d’air étranger. Un air étranger, tout le vaste monde entrant dans la maison. Donnie avait appelé Gibby pour qu’il vienne l’écouter, un disque qu’il avait acheté pour l’autre face, une ballade de Don (…) -
Petit Casino (Gilbert Sorrentino) : Extraits
12 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
_
L’empreinte de la mort Parfois les gens se voient dans l’obligation d’habiter des périodes de leur vie dans lesquelles ils ont pénétré, et on dirait alors que la mort leur a parlé, ou, ce qui est plus inquiétant encore, qu’ils sont eux-mêmes des compagnons de la mort. Il est rare que d’autres personnes s’en aperçoivent lors de leurs relations quotidiennes, mais cet aspect est évident dans les photographies prises pendant ces périodes. Sa femme et lui (…) -
Salmigondis (Gilbert Sorrentino) : Extraits - Chapitres 1 & 12
12 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
_
[|1. LUCIFERS DÉCHUS|] S’il ne s’agissait pas essentiellement d’une chose aussi terrifiante, il serait amusant d’être assis ici à côté du cadavre de Ned Beaumont, dans cette sombre maison au bord du lac noir et froid, tandis que le vent hurle dehors avec la voix d’une âme damnée. J’ai l’impression de me trouver dans la main de Dieu, un fragment du puzzle incomplet qu’est ma vie. Vous devez me croire quand je vous dis qu’honnêtement j’ignore si j’ai tué (…) -
Rose : l’aubépine (Robert Coover) : ExtraitTraduction : Bernard Hoepffner
11 janvier 2010, par Bernard HoepffnerIl est surpris en se rendant compte combien c’est facile. Les branches s’écartent comme des cuisses, les pétales soyeux lui caressent les joues. Son épée dégainée est tachée, non de sang, mais de rosée et de pollen. Encore une autre légende outrancière. S’il a entrepris cette grande aventure, ce n’est pas pour la probable récompense — que lui importe une princesse solitaire de plus clouée au lit ? — mais afin de provoquer une confrontation avec les terribles puissances de l’enchantement (…)
-
La Femme de John (Robert Coover) : Extrait
11 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
_
… Il était une fois un homme du nom de John. John avait de l’argent, une famille, du pouvoir, une bonne santé, une bonne réputation, beaucoup d’amis. Bien qu’il travaillât dur pour obtenir tout cela, il lui était en fait difficile de ne pas l’obtenir ; bien que difficile à satisfaire, il était souvent satisfait, un homme dont les considérables ressources étaient à la hauteur de ses considérables désirs. Il avait de la chance, John. Son métier, c’était la (…) -
Les Aventures de Lucky Pierre (Robert Coover) : Titres & Bobine 1 : Cecilia
11 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
_
(Cantus.) Dans l’obscurité, doucement. Un murmure se transformant en son, en l’écho d’un son. Dolente, une douce complainte naissante poussée dans la nuit comme un vent, comme l’écho d’un vent, un plain-chant s’élevant au loin à travers les chambres venteuses de la nuit, s’élevant à l’unisson à travers les chambres espacées de la nuit amère, hélas, la cité solitaire, elle qui grouillait de monde, de la sorte un épicédion lointain et creux nuancé de (…) -
La mer & son rivage (Elizabeth Bishop)
11 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
_
Un jour, sur l’une de nos grandes plages publiques, un homme fut embauché pour nettoyer le sable de tous les papiers. Pour ce faire, on lui donna un bâton, ou perche, au bout duquel était fixé un long clou de métal brillant. Comme il travaillait seulement de nuit, quand la plage était déserte, on lui donna aussi une lanterne. Quant au reste de son équipement, il se composait d’une grande corbeille grillagée pour brûler les papiers, d’une boîte (…)
Derniers commentaires