Traduction : Bernard Hoepffner
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Le Paradis des célibataires Il n’est pas très éloigné de Temple Bar. En s’y rendant, par le chemin habituel, on a l’impression de quitter une plaine surchauffée et de se retrouver dans une profonde et fraîche vallée, ombragée par les collines qui l’entourent. Incommodé par le vacarme et souillé par la boue de Fleet Street — où se pressent ces Bénédict de commerçants, le front ridé des lignes de leurs grands livres, réfléchissant à l’augmentation du pain (…)
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Le Paradis des célibataires & le Tartare des vierges (Herman Melville)
22 janvier 2010, par Bernard Hoepffner -
Vingt-cinq tas de cendre (Bernard Hoepffner)
22 janvier 2010, par Bernard HoepffnerPostface aux Encantadas d’Herman Melville
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Alexandre von Humbolt, débarquant aux Îles Fortunées (Canaries) en 1799, tomba à genoux et s’écria qu’il venait de trouver le Paradis terrestre ; trente-six ans plus tard, Charles Darwin, lors de son voyage aux Îles Enchantées (Galapagos), parla de “régions infernales”.
Fin 1841 et début 1842, l’Acushnet, le baleinier sur lequel Herman Melville s’est embarqué, croise dans les eaux de l’archipel des Galapagos. Quand, onze ans plus tard, en (…) -
La pendaison de Myles Joyce (James Joyce)
22 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
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Il se commet moins de crimes en Irlande que dans tout autre pays d’Europe. Il n’y a pas en Irlande de criminalité organisée et lorsqu’a lieu un de ces événements que les journalistes, avec une ironie atroce, nomment « idylle sanglante », le pays tout entier en est secoué. Il y a cinq ans, un homme innocent, aujourd’hui libre, fut condamné aux travaux forcés, sentence destinée à apaiser l’indignation du public. Mais les crimes continuèrent pendant son (…) -
Mr. Churchyard et le Troll (Guy Davenport)
22 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
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Lorsque l’échiquier de la salle du café faisait penser à une ruse paresseuse pour passer le temps, lorsque les remparts du Kastellet avec leurs aubépines, leurs poules d’eau à pattes vertes et leurs soldats faisant les cent pas avaient perdu leur charme, lorsque ses textes refusaient de se laisser écrire, lorsque les livres avaient perdu leur sel et lorsque ses pensées ressemblaient davantage à un grognement qu’à un fil que l’on tisse, Mr Churchyard, le (…) -
La lune dans son envol (Gilbert Sorrentino)
22 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
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Cela se passait en 1948. Un groupe de jeunes gens assis sous le porche sombre d’une villa estivale au bord d’un lac dans le New Jersey. L’hôte, un certain Bernie portant un polo d’Upsala College. Une nuit de fin juin si douce que l’on peut, rétrospectivement, tout pardonner à l’Amérique. Il y avait là peut-être huit ou neuf personnes, deux d’entre elles sont celles que cette histoire tente d’esquisser. Bernie parlait de l’alto de Sonny Stitt dans « (…) -
Blanc sur Noir sur Blanc (Coleman Dowell) : Extrait
18 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
[|La maison du serpent|]
[|Novembre|] Cela fait un mois aujourd’hui que je serais retourné en ville. J’avais imaginé qu’il y aurait de la neige en ce jour de décembre, et de la mélancolie, et ces perturbations plus importantes qu’apporte l’indécision : allais-je quitter Berthold et tenter de vivre dans un taudis de Harlem ou d’East Village avec Calvin ? Lorsque Berthold me conduisit dans une voiture de location à Partridge House, Cutchogue, Long Island, (…) -
Le Cygne d’argent (Coleman Dowell)
18 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
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Le Cygne d’Argent qui vivant jamais n’avait émis de note
Quand l’approche de la Mort dénoua le silence de sa gorge
Ayant posé sa poitrine contre les roseaux de la berge,
Chanta une première et dernière fois, ne chanta plus ;
Adieu à toutes joies, ô mort vient fermer mes yeux,
Moins de cygnes aujourd’hui que d’oies,
moins de sages que de fols.
[/Anonyme du dix-septième siècle/]
Premier jour de novembre 1770 Lorsque que Robert Vilet eut (…) -
Trop de chair pour Jabez (Coleman Dowell) : Extrait
18 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
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Elle avait réécrit tout le récit et en était satisfaite, et pourtant elle ne pouvait pas vraiment s’empêcher d’y revenir. Elle essaya de le mettre sous clé et d’égarer la clé, un jeu qui n’était pas sans l’amuser un peu car il se faisait en parallèle avec le fait qu’à chaque relecture de sa création elle trouvait de moins en moins d’elle-même, de sorte qu’elle en était comme la clé perdue. Lorsqu’elle pensait s’être reconnue dans un personnage, elle (…) -
Seaview (Toby Olson) : Extrait
13 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Bernard Hoepffner
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[|Tea dream|]
Il ne se demandait plus où faire retomber le blâme ni sur qui rejeter la responsabilité ni en quoi consistait cette responsabilité. La rage de vivre avait quitté le corps de Melinda, celui-ci s’était installé dans le cancer comme on se glisse dans une baignoire dans le noir, dans l’eau chaude, et bientôt la peau n’est plus une barrière, une intégrité et une définition ; on s’intègre à l’eau, au cancer. La peau s’enfonce comme une (…) -
Lecture (Toby Olson)
13 janvier 2010, par Bernard HoepffnerTraduction : Catherine Goffaux
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[|Lecture|] J’étais assis dans une gare, dans une ville, quelque part dans un pays. Il était midi, et de l’autre côté de la grande salle à moitié vide où je me trouvais, une femme était assise et lisait un livre. Ses jambes étaient croisées, le dos du livre était posé sur ses genoux et elle regardait intensément les pages, comme si elle venait juste d’ouvrir un cadeau de Noël, une boîte contenant un patchwork compliqué et en découvrait le contenu. Mais (…)
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