Oncles et Tantes (Mervyn Peake)
Traduction : Bernard Hoepffner
When Aunty Jane
Became a Crane
She put one leg behind her head ;
And even when the clock struck ten
Refused to go to bed.
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When Aunty Grace
Became a Plaice
She all but vanished sideways on ;
Except her nose
And pointed toes
The rest of her was gone.
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When Uncle Wog
Became a Dog
He hid himself for shame ;
He sometimes hid his bone as well
And wouldn’t hear the front-door bell,
Or answer to his name.
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When Aunty Flo
Became a Crow
She had a bed put in a tree ;
And there she lay
And read all day
Of ornithology.
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When Aunty Vi
Became a Fly
Her favourite nephew
Sought her life ;
How could he know
That with each blow
He bruised his Uncle’s wife ?
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When Uncle Sam
Became a Ham
We did not care to carve him up ;
He struggled so ;
We let him go
And gave him to the pup.
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When Aunty Nag
Became a Crag
She stared across the dawn,
To where her spouse
Kept open house
With ladies on the lawn.
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When Aunty Mig
Became a Pig
She floated on the briny breeze,
With irritation in her heart
And warts upon her knees.
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When Aunty Jill
Became a Pill
She stared all day through dark-blue glass ;
And always sneered
When men appeared
To ask her how she was.
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When, Uncle Jake
Became a Snake
He never found it out ;
And so as no one mentions it
One sees him still about.
Quand Tante Janon
Devint Héron
Elle mit une patte derrière la tête ;
Les dix coups avaient beau sonner
Jamais au lit elle n’était prête.
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Quand Tante Julie
Devint une Plie
Elle disparut sur le côté ;
A part son nez
Et ses doigts de pied
Le reste s’était escamoté.
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Quand Oncle Lucien
Devint un Chien
De honte il partit se cacher ;
Il cachait même parfois son os
Rasait les murs, ce molosse
Et refusait de nous parler.
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Quand Tante Mireille
Devint Corneille
C’est dans un arbre qu’elle fit son lit ;
Dans sa paresse
Elle s’intéresse
Aux livres d’ornithologie.
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Quand Tante Luce
Devint une Puce
Son neveu préféré
Voulut l’écraser de son ongle ;
Il ignorait
Qu’il essayait
De tuer la femme de son oncle.
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Quand Oncle Raymond
Devint un Jambon
Personne n’y voulut toucher ;
Il gigotait
Cet empoté
Et le chien n’en fit qu’une bouchée.
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Quand Oncle Roger
Devint un Rocher
Il avait l’œil américain
Pour observer son épouse
S’amuser avec des gamins
Tous les matins sur la pelouse.
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Quand Tante Marie
Devint une Truie
La brise marine l’emporta par les rues ;
Le cœur serré,
Les jambes couvertes de verrues.
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Quand Tante Gudule
Devint Pilule
Ses yeux perçaient le verre bleuté ;
Elle se moquait toujours
De tous ces balourds
Qui étaient venus la mater.
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Quand Oncle Jean
Devint Serpent
Sa mue passa inaperçue ;
Il ne l’a donc jamais su
Et se promène en pardessus.